Prévention du suicide – La chronique de Julie | «Ça n’a pas l’air de « feeler », toi, ces temps-ci»

Prévention du suicide – La chronique de Julie  | «Ça n’a pas l’air de « feeler », toi, ces temps-ci»

CHRONIQUE DE JULIE

Une petite phrase comme celle-ci, glissée avec douceur à un moment propice, peut faire une bien grande différence dans la vie d’une personne…

Être attentif, oser demander ce qui ne va pas et de quelle façon on peut aider; ce sont toutes de petites actions qui ont un réel impact chez ceux qui souffrent, croyez-moi. Je le sais, je l’entends tous les jours.

On ne réalise pas toujours la portée de nos paroles ou de nos actes de gentillesse et de bienveillance. Un simple sourire, même à un inconnu dans la rue, une poignée de main, un texto ou un coup de téléphone pour prendre des nouvelles, une présence, même silencieuse.

Parce que parfois, il n’y a rien à dire…il suffit d’être là, disponible. Ce sont des gestes, petits et grands, qui envoient comme message à l’autre qu’elle existe et qu’elle compte pour nous. Même l’espace d’un moment.

Parler du suicide sauve des vies

Si je vous dis que personne n’est à l’abri… Que chaque tranche d’âge est touchée… Qu’il y a encore et toujours trois personnes qui s’enlèvent la vie chaque jour au Québec…

Est-ce que ça vous parle? Peut-être pas. Ce ne sont que des mots après tout, des statistiques qui peuvent paraître vagues, impersonnelles.

Si je vous parle de Marc, toutefois. Ça pourrait être votre conjoint, votre collègue, votre père… Si je vous dis qu’il est dans la cinquantaine, en pleine séparation, ou encore qu’il a perdu son emploi.

Si j’ajoute qu’il est devenu méconnaissable tellement il a changé… Vous l’avez remarqué vous aussi cette importante perte de poids, n’est-ce pas? Au-delà de ces lbs perdues qui pourraient être associées à une réussite et être valorisée, vous avez aperçu son regard vide, si triste… Est-ce qu’il vous inquiète?

Et si je vous parle d’Annie, cette amie, sœur ou collègue, dont vous n’avez presque plus de nouvelles depuis son arrêt de travail… Elle ne vient même plus danser, alors que c’était son activité préférée…

Saviez-vous qu’elle buvait plus qu’avant? Avez-vous remarqué qu’elle retient toujours ses larmes quand vous arrivez à lui parler quelques minutes ? Est-ce qu’elle vous inquiète?

Parlons un peu de Philippe, votre ado, votre chum, votre coéquipier, qui s’isole de plus en plus… Il ne mange même plus avec vous aux repas… Il ne répond plus à vos messages… Vous n’avez plus de nouvelles de ses amis ou même de sa p’tite blonde… Il a souvent les yeux rouges… Il ne prend plus soin de lui… Il fait des crises de colère… Et lui, il vous inquiète?

Dites-moi, aies-je votre attention maintenant? Peut-être pas encore…

La vérité est, qu’à moins d’être personnellement touché par une problématique, on peut avoir tendance à mettre notre attention ailleurs ou à banaliser ce type de problématique… et c’est bien normal.

Peut-être même qu’on peut se sentir dépassé ou impuissant lorsqu’on se trouve devant une telle souffrance. Pourtant, parler du suicide sauve des vies. C’est d’ailleurs pourquoi cette phrase est le slogan de la semaine de prévention suicide qui se tiendra du 3 au 9 février prochain.

Ce slogan rappelle qu’il est nécessaire avant tout de parler pour agir en prévention du suicide. Individuellement bien entendu, mais également en tant que société, c’est en ouvrant le dialogue et en étant à l’écoute que nous arriverons à renforcer le filet humain autour des gens vulnérables.

Pensez maintenant à votre conjoint, votre ado, votre collègue, à tous ces gens qui font partie de votre vie et que vous aimez plus que tout. Imaginez-les avoir besoin d’aide parce que ça ne va pas… Vraiment pas…

Pas facile hein!? On comprend mieux alors l’importance d’en parler, de poser des questions et d’aller vers des ressources d’aide pour être mieux outillé à gérer ce genre de situations.

On peut tous avoir besoin d’aide, peu importe l’uniforme. Certains contextes professionnels exigent de la part des travailleurs une importante attention pour le bien-être, la santé et la sécurité des autres.

Ils impliquent un grand don de soi, une gestion du stress et une qualité d’écoute notables.

Pourtant, ces travailleurs qui sont d’importants maillons du filet humain peuvent eux-aussi avoir besoin de soutien. Parlons-en et soucions nous aussi de ces travailleurs où la force et l’invulnérabilité sont valorisées.

Ces derniers peuvent également avoir besoin de parler et de recevoir de l’aide psychologique à certains moments de leur vie. 

Dans le site commentparlerdusuicide.com, l’Association Québécoise de Prévention du Suicide propose des pistes pour tous ceux qui ont besoin de parler du sujet. 

Le Centre d’écoute et de prévention suicide Drummond est aussi toujours là, au bout du fil, pour répondre à vos questions et vous soutenir, que ce soit pour vous ou pour un proche qui vous inquiète. PARLER DU SUICIDE SAUVE DES VIES, ALORS PARLONS-EN! Ensemble, on peut faire une différence!


Je suis là.#onjase.

Julie Ouellet
CHRONIQUEUSE
PROFILE

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