Centre-du-Québec
De nombreux citoyens, agriculteurs et producteurs du Centre-du-Québec sont inquiets de voir les projets de parcs éoliens être installés à la hâte par des promoteurs @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
De nombreux médias et journalistes de la région étaient présents hier soir à Nicolet lors de la rencontre du conseil des maires de la MRC de Nicolet-Yamaska au Centre des arts populaires, afin de s’enquérir de l’opinion des citoyens des différentes MRC de la région et de la position des élus concernant le dossier des éoliennes que souhaite implanter Hydro-Québec dans la région du Centre-du-Québec.
De nombreux citoyens, agriculteurs et producteurs du Centre-du-Québec sont inquiets de voir les projets de parcs éoliens être installés à la hâte par des promoteurs, lesquels, selon eux, ne prennent pas le temps d’informer les citoyens sur les véritables enjeux et les conséquences pour les terres agricoles.
Alors que les projets de parcs éoliens battent leur plein dans les différentes régions et MRC du centre du Québec, un important regroupement de citoyens a décidé d’unir leur voix et leurs actions pour lancer un message lors du conseil des MRC de Nicolet-Yamaska et pour la région et autres MRC du Centre-du-Québec
Près de 230 contiens ont formé une chaîne humaine longue de 205 mètres symbolisant la hauteur réelle d’une éolienne qui serait implanté dans la région
Le regroupement souhaite que la MRC annule tout plan éolien lors d’un futur appel d’offres d’Hydro-Québec, comme l’indique Andrée Ducasse rencontrée sur place qui s’implique activement dans le comité. »Ce regroupement a mobilisé plus de 230 personnes qui ont symboliquement formé une chaîne humaine d’une longueur de 205 mètres le long du boulevard Louis-Fréchette à Nicolet. Cette longueur correspond à la hauteur d’une éventuelle éolienne, ce qui permet de visualiser l’ampleur du projet et d’informer les citoyens présents sur les enjeux importants pour l’avenir de tout projet d’implantation d’éoliennes en milieu agricole. » précise Andrée Ducasse.
Près de 230 citoyens ont formé une chaîne humaine longue de 205 mètres symbolisant la hauteur réelle d’une éolienne @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
Andrée Ducasse, organisatrice du rassemblement citoyen d’hier et membre du comité Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska, explique en entrevue au Vingt55 : ‘’ Au cours de nos visites de porte à porte, nous avons rapidement constaté que bon nombre de citoyens n’étaient pas bien informés et que les informations et la compréhension du projet n’étaient visiblement pas les mêmes d’un citoyen à l’autre », a-t-elle déclaré.
« Nous souhaitons être informés et consultés sur le projet mis en avant », fait valoir Andrée Ducasse au nom du regroupement, des citoyens, des agriculteurs et des familles présents hier.
Des promoteurs, contrat et entente à la main, font signer des ententes confidentielles aux agriculteurs rencontrés en vase clos, et qui offrent peu de réponses sur les véritables enjeux, rappelle Madame Ducasse. « Nous sommes tous en faveur d’une transition et d’un virage écologique. Cependant, l’implantation d’un parc éolien entraîne d’importantes conséquences dans la région, et nous devons prendre le temps de nous informer et de connaître les enjeux pour la région.
« Il faut avoir le temps d’étudier et d’évaluer le projet, et il faut aussi voir si d’autres alternatives s’offrent aux agriculteurs, qui ont beaucoup à perdre en cédant ainsi d’importantes portions de terres agricoles », précise Madame Ducasse. « Alors qu’actuellement l’un des enjeux majeurs et importants est l’autonomie alimentaire, notre garde-manger québécois doit être protégé », ajoute-t-elle.
« Pour le moment, bon nombre de citoyens qui ont signé se rendent compte après coup que peu de garanties leur sont offertes une fois les ententes signées et que la valeur des ententes signées représente, selon eux, des pertes importantes par rapport à la valeur réelle des terrains cédés », ajoute un producteur rencontré par le Vingt55. « De plus », ajoute-t-il, « il devient difficile de continuer d’exploiter nos propres terres en raison des distances et normes imposées par l’implantation d’une éolienne. »
« C’est pour ces raisons, entre autres, que nous souhaitons que le projet reprenne un nouveau départ et que les ententes signées soient résiliées, et que tous puissent obtenir des réponses avant de s’engager dans ce projet. » On veut un référendum sur la question, souhaitent et voudraient prendre part aux décisions pour que l’acceptabilité sociale soit également respectée… » ajoute Andrée Ducasse, membre du comité Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska.
Janie Vachon-Robillard porte parole du regroupement précise que le regroupement souhaite ;
Faire table rase du projet éolien répondant à un futur appel d’offres d’Hydro-Québec;
De créer à la place un projet original et novateur en étudiant toutes les alternatives en matière de participation à la transition énergétique;
Qu’une obligation démocratique soit instaurée dans nos municipalités afin d’avoir des consultations étendues et des référendums avant qu’un conseil municipal ou la MRC puisse donner une résolution d’appui à tout promoteur;
Que notre MRC adopte un fonctionnement démocratique à la fois transparent et participatif.
Les quelque 200 personnes ont ensuite pris part à la rencontre des maires pour faire part de leurs questions et faire entendre leurs intentions et permettre au regroupement de poser les bases de l’avenir du projet en terre agricole.
Des citoyens sont par ailleurs inquiets de l’arrivée de gros joueurs et de spéculateurs dans la région, ainsi que du développement de la filière Batterie de Bécancour
Les récentes annonces dans le secteur de Bécancour concernant les projets de filière de batterie attirent plusieurs milliers de personnes et de travailleurs. Les demandes et besoins seront grands, mais les terres agricoles ne doivent pas être saccagées, cédées ou vendues à des intérêts et spéculateurs qui ne proposent aucun projet agricole lors de l’achat ou de l’acquisition de ces terres », ajoute un producteur agricole rencontré, alors que les maires de la MRC étaient réunis à huis clos avant la rencontre avec les citoyens.
Le parc éolien est une chose, la région est appelée à grandir, à devenir un pôle important et un acteur économique majeur au Centre-du-Québec.
» Chaque enjeu et question implique des consultations et les citoyens doivent être informés des enjeux qui auront par ailleurs des conséquences importantes dans les autres MRC du Centre-du-Québec » rappelant que les élus de la MRC de Drummond attendent pour leur part les résultats des différents projets éoliens avant de s’avancer et de se prononcer sur un projet d’éolienne dans leur MRC comme le rappelle un agriculteur de la MRC de Drummond venu assister à la rencontre et consulter les citoyens du regroupement.
De nombreux citoyens, agriculteurs et producteurs du Centre-du-Québec sont inquiets de voir les projets de parcs éoliens être installés à la hâte par des promoteurs, @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
« La MRC de Drummond suit de près le développement de l’énergie éolienne. Avant de prendre une décision, nous voulons bien faire les choses en nous assurant que ces projets, advenant leur réalisation, entraîneront des retombées concrètes et positives pour nos collectivités et que l’acceptabilité sociale sera au rendez-vous », a affirmé la préfète de la MRC de Drummond, Stéphanie Lacoste, le 7 juillet dernier.
Les propositions soumises à Hydro-Québec peuvent provenir d’entreprises spécialisées dans le domaine ou découler de partenariats entre des organisations publiques ou privées. Pour l’instant, la MRC de Drummond n’entend pas présenter elle-même de projet, mais elle pourrait envisager d’adhérer à une démarche régionale, par exemple, en collaboration avec d’autres MRC centricoises.
Le présent appel d’offres se termine le 12 septembre prochain, mais d’autres sont déjà prévus dans les prochaines années. « Dans ce contexte, il ne sera pas trop tard pour aller de l’avant avec le développement de cette source d’énergie sur notre territoire si nous en venons à la conclusion que les conditions gagnantes sont réunies », a indiqué la préfète de la MRC.
De leur côté, les producteurs agricoles du Centre-du-Québec demandent également une meilleure protection du territoire et du garde-manger des Québécois.
C’est en effet le message qui a été lancé par le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Centre-du-Québec, Daniel Habel, ainsi que par la présidente du Groupe de la Relève agricole du Centre-du-Québec, Christine Schmucki, et Martin Caron, président général de l’Union des producteurs agricoles, lors d’un point de presse auquel a également assisté le Vingt55 hier matin, mercredi, à Sainte-Brigitte-des-Saults.
Selon les données fournies par l’UPA, la perte nette de terres agricoles au Centre-du-Québec depuis 1988 s’élève à 730 hectares, l’équivalent de 1460 terrains de football, comme l’a illustré le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Centre-du-Québec, Daniel Habel, lors du point de presse.
