Drummondville consumé par le feu en juin 1826 …Raconte-moi l’histoire par André Pelchat

Drummondville consumé par le feu en juin 1826 …Raconte-moi l’histoire par André Pelchat
Photo incendie à Drummondville © Photo archive Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

L’abbé John Holmes, missionnaire dans les townships en 1823, deviendra le premier curé résident dans la colonie de la St-François en 1827. En juin 1826, il avait de fort mauvaises nouvelles à écrire à ses supérieurs :

« Depuis ma dernière lettre, un affreux accident est venu changer complètement ma situation. Le village de Drummondville où je demeure a été entièrement consumé par le feu, excepté les deux chapelles protestantes et catholiques, deux auberges et une maison, en tout trente édifices, dont 13 maisons et le magasin. Ma maison a passé avec le reste ainsi que mes provisions. »

Le moins qu’on puisse dire c’est que les débuts de Drummondville n’ont pas été facile ! Qu’on pense à « l’année sans été » de 1816, lire à ce sujet ma chronique du 10 janvier 2021, durant lequel plusieurs colons se découragèrent. Ils ne sont pas tous allé bien loin : plusieurs se sont réinstallé à Durham. En 1820, une épidémie ravageait la petite colonie. Et voilà qu’elle est détruite par un incendie !

Il faut dire que, dans l’histoire du Québec, ce ne fut pas une rareté que de voir des villages et des villes détruites par le feu. Entre les hivers rigoureux et les moyens de chauffage et d’éclairage primitifs, impliquant toujours une flamme ouverte, lampe à huile, poêle à bois, etc., le risque était permanent.

Aussi ne faut-il pas s’étonner que presque toutes les villes et villages du Québec aient, à un moment où un autre de leur histoire, connu des incendies majeurs causant la destruction de dizaines de bâtiments et parfois de la quasi-totalité de l’agglomération : Montréal en 1734, 1765 et 1852, Québec en 1845 et 1866, Kingsey Falls en 1881, Plessisville en 1885,Black Lake en 1891, Warwick en 1905,  Arthabaska en 1907,  Trois-Rivières en 1908, etc.

Ici, cependant, la catastrophe aurait commencé par un feu d’abatis, c’est-à-dire à un endroit où on essouchait un terrain pour pouvoir y cultiver la terre. Une longue sécheresse avait rendu les arbres abattus particulièrement inflammables. De plus, une des premières industries du Centre-du-Québec consistait, pour les colons,  à faire brûler les arbres abattus car la cendre de bois francs contenait des alcalis utilisés pour la fabrication du savon, du verre et de la porcelaine. La vente de ce produit fournissait un revenu apprécié aux colons mais impliquait de maintenir des feux à ciel ouvert. Il suffisait d’une étincelle et elle eut lieu le 26 juin. Selon un témoins anonyme : : « (…) le bruit s’est répandu que les bois étaient en feu à deux milles, 3,2 km au-dessus du village et le soir, nous avons été appelés par le son du tocsin à l’église catholique, le feu s’en étant approché à quelques centaines de pas : un changement de vent nous a cependant permis de nous en retourner chez nous, avec l’espérance de la sécurité .Jeudi matin, le vent s’élevant, nous avons encore été alarmés et, cette fois, c’a [sic] été pour voir la destruction de toutes les maisons du village, excepté trois, qui, avec les deux églises, ont été sauvées : trente bâtimens [sic], avec toutes les clôtures, ont été consumées [sic] [sic] en moins de deux heures. »

On voit qu’en 1826, la forêt était encore tout près du village. Parmi les bâtiments détruits, il faut compter le presbytère St-Frédéric. Toutefois, outre les deux églises, la maison du colonel Frederick-George Heriot fut épargnée. Elle servit de refuge temporaire pour des gens dont la maison avait été détruite.

Après ce nouveau désastre, plusieurs colons quittèrent le village mais il en resta suffisamment pour que la colonie, non seulement se maintienne, mais s’accroisse : la population de ce qui deviendra le comté de Drummond, évaluée à 1325 habitants en 1825, en sera à 1 907 deux ans plus tard.

Il y aura d’autres catastrophes, dont un autre incendie gigantesque en 1895, qui ravagera la région, mais cela est une autre histoire…

Votre section vidéo d’information locale – Vingt55 

André Pelchat
CHRONIQUEUR
PROFILE

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

Les derniers articles

Faits divers

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

facebookyoutube-icon

Installez l'appli Vingt55

Installer l'appli Vingt 55
×