Meurtre de Suzanne Desjardins – Son fils, Jean-Luc Ferland, déclaré délinquant à haut risque par le tribunal

Meurtre de Suzanne Desjardins – Son fils, Jean-Luc Ferland, déclaré délinquant à haut risque par le tribunal
Jean-Luc Ferland, déclaré délinquant à haut risque par le tribunal © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Meurtre de Suzanne Desjardins en juillet 2020, son fils, Jean-Luc Ferland, déclaré délinquant à haut risque par  l’honorable juge Mario Longpré, la décision est tombée aujourd’hui, à 15 h 02, au palais de justice de Drummondville.

Jean-Luc Ferland, déclaré délinquant à haut risque par le tribunal © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Jean-Luc Ferland, reconnu coupable du meurtre de sa mère, Suzanne Desjardins, le 8 février dernier, mais non criminellement responsable, a été déclaré délinquant à haut risque, comme le demandait le procureur de la couronne, Me Kevin Mailhot, et la famille de la victime.

C’est par visio-conférence que l’honorable juge juge Mario Longpré a rendu sa décision. Celle-ci a été présentée dans un document de 22 pages.

L’accusé, détenu à l’Institut Philippe-Pinel, était présent en visio-conférence et n’a pas bronché tout au long de la lecture de la décision, qui aura duré un peu plus d’une heure.

Le Vingt55 a assisté à la comparution de Jean-Luc Ferland représenté par Me Catherine-Valérie Levasseur qui était, elle aussi, présente au palais de justice, alors que l’honorable juge Mario Longpré a rappelé dans son exposé des faits que Jean-Luc Ferland avait eu une altercation verbale avec sa mère, ce qui l’a mené à asséner deux coups de poing au visage de sa mère. Selon la version donnée par Jean-Luc Ferland, Suzanne Desjardins aurait alors saisi une statue de pierre, ce à quoi il avait réagi au moyen d’une épée, un « gladius » qu’il avait en sa possession, et qui a été déposé en preuve par la couronne. Le pathologiste avait rapporté la découverte de 24 plaies par arme tranchante qui ont causé la mort de Suzanne Desjardins, un geste d’une grande violence, a rappelé le juge.

Les policiers s’étaient rendus à la résidence de Mme Desjardins, sur la rue Pinard, à Drummondville, le matin du 27 juillet 2020, après avoir été alertés par des proches inquiets de ne plus avoir de nouvelles de la dame. Jean-Luc Ferland avait alors accueilli les policiers, vêtu d’une tenue militaire et tenant des propos incohérents, affirmant que sa mère était partie rejoindre son conjoint à Laval. À la suite de l’investigation des policiers, le corps de Suzanne Desjardins avait été retrouvé au sous-sol, dans un vide sanitaire, enroulé dans une couverture et déposé derrière un congélateur. L’accusé, en plus d’avoir enroulé sa mère dans la couverture, avait dissimulé plusieurs autres objets pour camoufler son crime.

Selon le pathologiste, les faits seraient survenus le 26 juillet, soit la veille de la découverte du corps par les policiers, le jour même où la victime s’était rendue au poste de la SQ afin de demander de l’aide. Une enquête du BEI a, depuis, démontré que les policiers n’avaient pas été tenus responsables de la suite des événements qui ont conduit au décès de la victime, comme l’a rappelé l’honorable juge Mario Longpré dans l’exposé des faits d’aujourd’hui.

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L’honorable juge a rappelé que l’accusé n’avait pas semblé reconnaître la gravité des gestes posés ni des conséquences de ceux-ci. Les conclusions tendent donc à démontrer que l’accusé représente un risque élevé de récidive. De plus, le juge a rappelé son historique de violence; plusieurs dossiers judiciarisés et non judiciarisés ont été mentionnés. À la lumière de la preuve présentée par les différents experts, le tribunal est convaincu du risque que représente l’accusé et a déclaré Jean-Luc Ferland délinquant à haut risque.

Une famille assurément soulagée de la décision du juge

L’ex-conjoint de Suzanne Desjardins et des proches craignaient que Ferland récidive. « Il a tué et pourrait le refaire », avait expliqué Steve Girard en entrevue au Vingt55.

Des proches de Jean-Luc Ferland venus témoigner ont exprimé avec émotion leur inquiétude,

La soeur de Jean-Luc Ferlan et le frère de la victime sont venus le témoigner 8 février dernier et ont exprimé avec émotion leur inquiétude, à savoir que Jean-Luc Ferland représenterait une fois remis en liberté, un risque pour eux et les citoyens. Les craintes de récidive sont grandes de la part de la sœur de l’accusé et du frère de la victime, entre autres. craignant de le voir reprendre sa liberté trop rapidement et qu’il puisse s’en prendre à eux ou à quiconque pourrait croiser son chemin, avaient-ils confié au Vingt55 à la sortie du tribunal.

Aucune accusation n’a été portée contre les policiers de la Sûreté du Québec à la suite de l’enquête menée par le Bureau des enquêtes indépendantes et du DPCP.

Après examen du rapport produit par le Bureau des enquêtes indépendantes en lien avec l’événement survenu le 26 juillet 2020 à Drummondville, à la suite duquel le décès de Suzanne Desjardins a été constaté le 27 juillet 2020, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) avait conclu le 9 avril 2021 que l’analyse de la preuve ne révèle pas la commission d’une infraction criminelle par les policiers de la Sûreté du Québec.

Les conclusions du Bureau des enquêtes indépendantes dans son rapport transmis au Directeur des poursuites criminelles et pénales démontre que, les policiers sont intervenus dans les limites des pouvoirs prévus par la loi leur permettant d’amener une personne contre son gré à un hôpital afin de subir un examen psychiatrique, le DPCP est d’avis que la preuve ne révèle pas la commission d’une infraction criminelle par les policiers de la SQ impliqués dans cet événement.

Déclaré délinquant à haut risque

Le juge Mario Longpré a rappelé le témoignage de la criminologue Sabrina Kimberly Allard et de deux des psychiatres, France Proulx et Samuel Gauthier, afin d’appuyer sa décision.

Jean-Luc Ferland continue selon le tribunal à présenter un risque inacceptable pour la société, il demeurera en détention sous responsabilité fédérale à perpétuité.  Le mécanisme et décision permet donc de retirer de la société pendant une période indéterminée l’accusé déclaré délinquants dangereux. Cette disposition permet également l’examen périodique de l’état et condition de Jean Luc Ferland et prévoit également que dans l’éventualité d’un retour graduel et sous surveillance dans la société, s’il satisfait aux critères de la libération conditionnelle, il sera libéré sous surveillance et sera obligé de respecter plusieurs conditions et sera surveillé jusqu’à la fin de ses jours.

L’accusé a présenté plusieurs demandes, soit de récupérer plusieurs vêtements de type militaires, des plaques d’identification de l’armée (dog tag), des chandails NAVY SEAL et autres objets, comme une gourde aux couleurs militaires et des bottes militaires.

Meurtre de Suzanne Desjardins à Drummondville, Jean-Luc Ferland, son fils, déclaré délinquant à haut risque © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Éric Beaupré
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